Entre électrification, sécurité et transition énergétique, le gaz recule en Europe

Une meilleure sécurisation énergétique

Le début de la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui a suivi ont mis en lumière la dépendance de l’Europe au gaz russe. Afin d’arrêter progressivement les importations d’énergies fossiles russes d’ici 2027 et d’aider à la sécurisation de son approvisionnement énergétique, le bloc européen a mis en place le plan « REPowerEU ». Tandis que la Norvège est devenue 1^er producteur de gaz européen et que les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis augmentent pour sortir de la dépendance au gaz russe, l’Union Européenne entreprend de diversifier ses sources d’énergies.

Le renforcement de l’électrification, l’alternative au gaz

Alors que le taux d’usage du gaz diminue, le taux d’électrification quant à lui devrait passer de 23% à 30% d’ici 2030 selon les prévisions du rapport Ember. Ce chiffre fait notamment écho au plan « REPowerEU » cité ci-dessus, dont l’un des objectifs est de rendre l’énergie plus abordable par l’accélération de l’électrification ainsi que l’expansion et la modernisation des réseaux électriques européens.

L’essor des énergies renouvelables

Le souhait de l’Union Européenne de renforcer l’électrification pour remplacer le gaz fait également partie de la stratégie neutralité carbone. En 2024, le gaz représentait 15,7% du mix énergétique européen se plaçant à la troisième place du podium derrière le nucléaire (23,7%) et l’éolien (17,4%). D’autres sources d’énergie comme l’hydroélectricité et le solaire s’apprêtent à dépasser le gaz grâce à l’augmentation des infrastructures de production d’énergie verte, soutenue par les plans énergétiques européens. D’ici 2030, les énergies renouvelables devraient représenter 66% de la production électrique européenne, marquant un véritable recul de l’usage et de la production des sources d’énergie fossile.

Quid de la France ?

Cette baisse de la consommation de gaz est également visible en France avec un nouveau recul de 5% en 2024 par rapport à 2023 (soit 361 contre 381 TWh), expliquée par une moindre sollicitation des centrales de gaz pour équilibrer le réseau électrique due à la forte production nucléaire et au développement des énergies renouvelables. Selon les acteurs du gaz, cette tendance baissière devrait continuer avec un recul de la consommation de 30% au total d’ici 2035.